Tokyo Orbital

S’asseoir dans la ligne Yamanote : on peut y lire, dormir, regarder les gens, regarder par la fenêtre, rêver, s’éveiller, s’émerveiller, s’énerver (les pubs), s’enivrer (attention, c’est mal vu), discuter (idem, depuis le Covid), au chaud en hiver, au frais en été. Prévoir des bouchons d’oreille car les décibels non-humains sont fatigants à long terme.

En cas d’assoupissement, la ligne circulaire permet d’éviter de se retrouver au fin fond d’Ibaraki ou de Yamanashi (histoires vraies).

Le centre, c’est le mal. Le royaume du flouzoir : flouze et pouvoir. Garder ses distances est une question de survie immédiate. Pires quartiers de Tokyo : Kasumigaseki, Shinanomachi. Barthes avait un peu déliré avec son histoire de centre vide : il a dû confondre avec le Massif Central. Je pense à Alain « tristesse et colère » Finkielkraut : s’il fulmine h24, c’est qu’il ne regarde pas assez la marge, la périphérie, la zone non-édifiée.

Aux fléchettes, par contre, il vaut mieux viser le centre.

Il paraît que certains marcheurs endurants font le tour de la Yamanote à pied ! 8 heures quand même. Bien envie d’essayer.

Message à Jacques Roubaud : j’aime beaucoup les partis pris de ton livre Tokyo Infra-Ordinaire, mais pour parler des quartiers de la Yamanote, je conseille quand même de descendre du train ! Sous peine de ne rien voir du tout.

Faire rimer les lieux et les souvenirs.

Achille vs Ulysse. La ligne droite ou le cercle ? Ulysse bien sûr, Achille est un gros bourrin.

La gare appelée « Tokyo. » Il n’y a pas de gare « Paris » (deux minutes d’arrêt).

C’est gratuit si on descend à la gare par laquelle on a commencé le périple et qu’on dit « désolé je me suis trompé ».

Ligne Yamanote 山手線

La rivière aux marchandises – Shinagawa 品川

Le grand promontoire – Osaki 大崎

Cinq anti-rizières – Gotanda 五反田

Les yeux noirs – Meguro 目黒

La grâce comparée à la vie naturelle – Ebisu 恵比寿

La vallée astringente – Shibuya 渋谷

L’auberge dans la prairie – Harajuku 原宿

Les arbres remplacés remplacés – Yoyogi 代々木

Les nouveaux logements – Shinjuku 新宿

La nouvelle grande vieille histoire de garantie -Shin-Okubo 新大久保

L’écurie de la grande rizière – Takadanobaba 高田馬場

Les yeux blancs – Mejiro 目白

Le sac de l’étang – Ikebukuro 池袋

La grande colline – Otsuka 大塚

Le nid du canard sauvage – Sugamo 巣鴨

La mixture de poney – Komagome 駒込

La bordure de la rizière – Tabata 田端

À l’ouest du village du soleil couchant – Nishi-Nippori 西日暮里

Le village du soleil couchant – Nippori 日暮里

La vallée du rossignol – Uguisudani 鶯谷

Le champ de là-haut – Ueno 上野

La ville des honorables types à pied – Okachimachi 御徒町

La prairie des feuilles d’automne – Akihabara 秋葉原

Le rizière divine – Kanda 神田

La capitale de l’est – Tokyo 東京

La ville où existe le confort – Yurakucho 有楽町

Pont-neuf – Shimbashi 新橋

La ville des pins sur la plage – Hamamatsucho 浜松町

La ville des rizières – Tamachi 田町

La station Shinjuku après minuit : Babylone la Grande. Très amusante à observer !

Bordel pour bordel

Moi j’aime mieux le métro

C’est plus gai

Et puis c’est plus chaud

(Aragon, La Défense de l’infini, « Les Aventures de Jean-Foutre La Bite »)

Les deux centres de Tokyo seraient en réalité Shinjuku et Ueno.

La Yamanote me fait penser à Dots and Loops de Stereolab et aux jeux consistant à relier des points numérotés, pour faire apparaître des formes imprévisibles. Un dahu introuvable ou un baku mangeur de cauchemars, par exemple.

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